Réplique à la réponse de C. Frey

Publié le par serge pugeault

 

L’Union ayant dû publier samedi un droit de réponse ne craint pas de titrer en une que le démenti de la ville confirmerait ce qu’ils ont écrit…

Rappelons alors que la Une de l’Union du Jeudi 24 novembre titrait « Médiathèques de Reims, la Ville met fin à la gratuité » ; lisant ce titre, beaucoup d’usagers se sont inquiétés dans la journée de vendredi auprès des agents du réseau de bibliothèques de ce qu’ils devraient désormais payer pour entrer dans la médiathèque…Expliquer que non seulement l’accès aux bibliothèques et médiathèques reste libre et gratuit, mais que pour ce qui concerne le prêt la gratuité est étendue à tous les jeunes jusqu’à dix-huit ans n’est certainement pas une « confirmation » de la Une de l’Union !

En page 5 Catherine Frey se croit obliger de répondre ..au droit de réponse de la Ville. Elle écrit « l’adjoint à la culture a beau glapir sur le web et sur twitter contre la manipulation de l’information, il ne peut nier les faits ». Glapir ? selon tous les bons dictionnaires (et il y en a d’excellents à la médiathèque !) c’est, en parlant de certains animaux, pousser des cris aigus et brefs…chacun appréciera la qualité de ce style fleuri…

 

Le fond est plus intéressant. S’agissant de la décision de demander un demi-tarif à tous les jeunes de 18 à 25 ans, et non plus seulement aux non-étudiants, soit 6 € par an, 50 cts par mois (moins que le prix d’un timbre poste dont le tarif de base est de 57 cts…), et ceci pour bénéficier du droit d’emprunter toutes les trois semaines jusqu’à 14 livres, CD ou DVD, décision que j’ai expliquée par le soucis de la ville de se mettre en adéquation avec les autres collectivités, C. Frey écrit : « on peut toujours choisir ses points de comparaison : c’est vrai si on compare Reims à Nantes ou à Bordeaux, mais faux si on compare à Dijon où les musées de la ville sont gratuits. Faux aussi si on compare à Lille où la médiathèque est gratuite pour les étudiants lillois ».

C. Frey est habile. Mais elle continue à jouer avec la vérité.

« A Lille la médiathéque est gratuite pour les étudiants lillois ». C’est plus compliqué que ça !

Ce n’est pas par hasard si C. Frey prend l’exemple de Lille. Avant-hier elle a envoyé un tweet ainsi rédigé : »les médiathèques payantes pour les étudiants #reimsquichange. A Lille chez Martine c’est gratuit ». Le message est implicite : Martine Aubry, la copine d’Adeline Hazan, exonère, elle, les étudiants de tout frais d’inscription.. Ce n’est évidemment plus de l’information, mais de la polémique politicienne…

En réalité l’inscription à la bibliothèque de Lille est gratuite pour tous, mais cette gratuité est réservée aux seuls lillois, tous les autres payant  51 euros à partir de 17 ans. Il y a à Lille environ 95 000 étudiants dont la grande majorité ne vit pas à Lille. Pour eux l’inscription à la bibliothèque est de 51 €, plus de 8 fois supérieur au tarif rémois ! Mais ça, C. Frey ne le dit pas…

« A Dijon l’accés aux musées est gratuit ». Et alors ?

On pourrait se demander ce que les musées viennent faire ici puisque l’article porte sur les bibliothèques…En réalité C. Frey voulait manifestement trouver une ville de gauche qui soit plus « sociale » que Reims !

Restons en donc aux bibliothèques dijonnaises : à Dijon, la bibliothèque est gratuite jusqu’à 18 ans, le tarif est de 8 euros à partir de 18 ans, et de 4 euros pour les étudiants…Pas de gratuité pour eux donc, mais ça, C. Frey ne le dit pas…

C. Frey reconnait que l’inscription est payante pour les étudiants à Nantes (24 €) et à Bordeaux (9,5 €).

Mais pourquoi se limite-t-elle à ces deux villes ? à Angers une inscription équivalente à ce qu’offre Reims aux étudiants coûte 20 € pour ceux qui sont angevins, 32 pour les autres ; au Mans, 24 € pour les étudiants Manceaux, 48 pour les autres ; à Lyon, 35 € pour tout le monde ; à Strasbourg 12, 5 € pour les 16 à 25 ans, étudiants ou non ; à Toulouse, 15 € à partir de 18 ans, etc…Quant à Paris, si l’emprunt des livres est gratuit, celui des supports multimédia coûte 61 € par an !

Faut-il poursuivre ? en réalité, il peut y avoir des tarifs particuliers pour les jeunes après 18 ans mais, droite ou gauche, il n’existe pas en France de cas de gratuité spécifique pour les étudiants…Mais ça, C. Frey ne le dit pas…

C. Frey écrit qu’accuser L’Union, comme je le fais d’être le fidèle petit télégraphiste de l’opposition, est « ridicule ». Mais ce n’est pas l’Union que j’ai qualifié de « petit télégraphiste » (clin d’œil bien sûr à la formule que F. Mitterrand avait utilisée à l’égard de V. Giscard d’Estaing…), c’est C. Frey.

La différence entre un télégraphiste et un journaliste est que le premier se contente de porter un message qu’un autre lui a remis, sans s’intéresser à son contenu, quand au contraire un journaliste enquête, vérifie, confronte, remet en situation, compare, éclaire, etc…

Le problème n’est donc pas que l’opposition alerte la presse. Elle est dans son rôle, et nous l’avons-nous-même suffisamment pratiqué entre 2001 et 2008 pour le comprendre.  Le problème commence quand les arguments polémiques de l’opposition sont repris tels quels et amplifiés par des titres contraires aux faits.

L’on passe alors d’un journal d’information à un journal d’opinion…

 

 

 

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C
Honnêtement, l'attitude de Catherine Frey est une énigme. Je ne sais pas ce que le journalisme lui a fait, mais il ne méritait certainement pas qu'elle le châtie de la sorte... Je suis de près son<br /> "travail" depuis quelques mois, jamais je n'aurais pensé qu'elle puisse tomber aussi bas. Elle devrait être mise à pied par sa rédaction.
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J
L'Union se débat dans des difficultés financières qui empirent de jour en jour: la diffusion et la publicité baissent, concurrencées par le Web. Le seul atout de ce quotidien est son exclusivité<br /> des avis de décès.<br /> L'arrivée probable à Reims des deux grands journaux gratuits, "20 Minutes" et " Metro" va hâter la chute de l'Union. Cela explique la virulence des articles. Quand la bête meurt, elle mord.
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