L'Union et les Médiathéques

Publié le par serge pugeault

 

 

Le Journal L’Union a titré ce matin « Médiathèques de Reims : la Ville met fin à la gratuité », titre repris sur les affichettes apposées chez les marchands de journaux.

 

En page 6 l’article de Catherine Frey est titré « les Médiathèques ne seront bientôt plus gratuites « .

 

A la lecture de ces titres  racoleurs, beaucoup de rémois ont pu, de bonne fois, penser que la ville allait faire payer l’accès aux médiathèques et bibliothèques, à commencer par les jeunes étudiantes interrogées par  Catherine Frey qui s’inquiétent de devoir payer pour venir préparer leur TD à la Médiathéque !

 

Ces titres et article procèdent d’une manipulation totale de l’opinion.

 

En effet cette année, la Ville de Reims a engagé un travail de toilettage des tarifs appliqués dans les établissements culturels gérés en régie directe, notamment dans dans le réseau des bibliothèques, sur la base d’une mission confiée à un cabinet spécialisé, Farman &Partners, qui a mené une analyse des modes de fonctionnement de nos établissements, en les comparant avec les pratiques sur les autres territoires (17 villes françaises) et en apportant des préconisations .

 

Deux raisons ont présidé au lancement de ce chantier :

-       le constat que les tarifs n’avaient pas évolué depuis de nombreuses années (2003 pour les bibliothèques) et n’étaient plus en adéquation avec les services proposés.

-       une remise à niveau afin d’être en adéquation avec les pratiques des autres collectivités au niveau national mais aussi au niveau régional

 

 

L’Union écrit : « La ville met fin à la gratuité » : c’est faux !

 

L’accès à l’ensemble des médiathèques et bibliothèques de la Ville de Reims reste libre et gratuit pour tous.

 

Chaque personne peut y entrer, consulter la presse et les différents documents proposés, utiliser l’ensemble des services qui sont en libre accès, et ce de façon gratuite.

 

Chacun, et notamment les lycéens et les étudiants, peut librement s’y installer pour y travailler, seul ou en groupe.

 

En revanche, pour emprunter des livres et des DVD, il faut avoir une carte d’adhésion.

 

Cette carte est donnée dorénavant gratuitement à tous les jeunes de – de 18 ans, alors que jusque là n’étaient concernés que les moins de 16 ans…

 

Elle est également donnée gratuitement aux demandeurs d’emploi et bénéficiaires du RSA, et à leurs enfants, aux titulaires de la carte familiale de solidarité, aux personnes inscrites à la mission locale, aux personnes handicapées…

 

Outre l’extension de la gratuité pour les jeunes de 16 à 18 ans, ce qui change par rapport au système précédent porte sur les points suivants :

 

-       les tarifs  pour les adultes rémois passent de 10 € à 12 € et de 25 € à 28 € pour les non-rémois. Ces tarifs, qui n’avaient pas été modifiés depuis 2003, connaissent donc une hausse limitée à …2€ par an pour les rémois !

 

-       un demi-tarif, soit 6€ par an, est appliqué à tous les jeunes de 18 à 25 ans, alors que jusque là seuls les étudiants avaient un régime spécial puisqu’ils bénéficiaient de la gratuité…Le nouveau système permet de traiter de manière équivalente les jeunes travailleurs, dont les revenus sont souvent modestes lors de l’entrée dans la vie professionnelle, et les étudiants, qui ont par ailleurs accès gratuitement à la Bibliothèque universitaire.

 

A titre de comparaison :

           

            - A Nantes, le plein tarif est de 12 € pour les résidents et de 6 € pour les étudiants

            - Au Mans, le plein tarif est de 10 € pour les résidents et pour les étudiants

            - A Bordeaux, le plein tarif est de 12 € pour les résidents et de 9 € pour les étudiants

- A Troyes, le plein tarif est de 15 € pour les résidents, de 35 € pour les hors commune, et de 10 € pour les étudiants

            - A Epernay, le plein tarif est de 18 € pour les résidents, de 36 € pour les hors commune, et de 12,55 € pour les étudiants

 

L’Union ne parle de rien d’autre que de ce coût de 6 € annuel pour les étudiants, 50 cts par mois !

Pour mémoire, en moyenne le coût d’acquisition d’un livre par une bibliothèque est de 10,9 €, 14, 8 € pour un DVD, et 13, 7€ pour un DVD.  A Reims, chaque personne peut emprunter jusqu’à 15 titres à la fois, toutes catégories confondues, pour un durée de trois semaines…

 

 

L’Union écrit :  « La Ville veut faire payer les enfants » : c’est faux !

 

Il est vrai qu’est institué un tarif de 2 € / jour et enfant pour la participation aux Ateliers.

 

Mais ne sont concernés que les ateliers organisés pendant les périodes de vacances pour des individuels, qui se déroulent sur plusieurs jours et font appel à un intervenant. Il a été en effet constaté une tendance de certains parents à considérer ces Ateliers comme une garderie bien pratique.

 

Demeurent totalement gratuits, tous les ateliers à destination des groupes scolaires rémois (primaires, collèges et lycées), à destination des groupes des Maisons de Quartier et des Centres de Loisirs rémois.

 

Sont également gratuites les animations classiques dans les bibliothèques : l’heure des bébés, les clubs de lecture, les BB lecteurs, les gouters philo, les actions diverses autour de la lecture et de l’écriture…

 

Ainsi le paiement pour les enfants ne concernera qu’une part infime du total de ceux qui fréquentent les ateliers, et qui choisissent de le faire, hors temps scolaire, en dehors de tout dispositif organisé (centres de loisirs, maisons de quartier…).

 

Ecrire que la ville va « faire payer les enfants » n’est donc pas honnête.

 

Lors de la Commission culture mardi soir, les deux représentants de l’opposition ont pensé pouvoir faire un « bon coup » en déclenchant une polémique. La réunion à peine terminée, ils ont faxé une partie des documents remis en commission à Catherine Frey.

 

Le lendemain celle-ci a demandé à me rencontrer, ce que j’ai accepté de faire immédiatement. Telle un fidèle petit télégraphiste de l’opposition municipale, elle avait à la main le fax qu’elle avait reçu, et qui comportait les annotations portées par ladite opposition ! En toute transparence je lui ai remis le rapport du cabinet Farman & Partners, l’invitant à le lire. Toujours gardant un œil sur son fax, elle m’a indiqué que cela ne l’intéressait pas, et que son article porterait sur la suppression de la gratuité pour les étudiants et les enfants.

 

Elle a effectivement tenu parole…

 

Chacun jugera.

 

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J
L'Union (où j'ai à ma grande honte travaillé de 70 à 84) vit ses derniers instants. Philippe Hersant (j'ai bien connu son père lorsque j'ai rejoint "France Soir" en 88) a planqué sa fortune en<br /> Suisse et devant les déficits abyssaux du groupe France-Antilles a revendu le titre ( qu'il avait acquis pour une poignée de cacahouètes des mouvements de la Résistance) pour un petit peu plus au<br /> groupe Rosset ( Belgique)<br /> Connaissant le pragmatisme d'Outre-Quiévrain, Tillier ( ancien de Minute) tire ses dernières cartouches. Comme à Bazeilles, le panache en moins.
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A
je me souviens du honteux édito de J. Tillier ds l'union du 20 juin 2009 où il reprochait entre autre à Mme Hazan "le chantage permanent à la presse régionale et départementale à museler leurs<br /> journalistes et à courber l'échine..." parce qu'elle avait demandé au journal un traitement moins "accablant" ds sa présentation de "l'actualité locale".<br /> Le traitement est tjs aussi accablant, et en ce qui concerne les tarifs de la médiathèque, sous l'injonction des participants de droite.<br /> Bon courage à vous !
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Z
Qu'un journal fasse un esclandre c'est normal. Mais de manière aussi tapageuse, pour un contenu aussi risible et pétri de mauvaise foi, c'est dommage pour les lecteurs, autant que pour le journal<br /> je trouve.
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A
Battez-vous et répondez ds l'Union !
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S
C'est ce que nous faisons. Droit de réponse en une demandé.